La modernité japonaise se fonde sur le terreau de la pensée japonaise et chinoise autant que sur des références venues d'Occident. Au Japon, la lutte vers 1880 pour la liberté, les droits du peuple, pour un régime constitutionnel s'inspire bien plus des classiques chinois que de la pensée rousseauiste, celle contre la destruction de la nature par le système industriel puise ses références dans une cosmologie de l'harmonie entre la nature et l'homme, le féminisme qui émerge dès les années 1910 tire nombre de ses références du shintô ou du mouvement autochtoniste (国学), et le premier socialisme s'inspire de formes de pensée très confucéennes. Les idéologies d'autrefois font l'objet de réappropriations multiples et de ce fait, la modernisation japonaise nous oblige à relativiser la valeur exemplaire de l'expérience occidentale. Elle a autant fonctionné comme anti-occidentalisation que comme occidentalisation. Elle fut autant une réaction à la domination de l'Occident que son acceptation.
Profil :
Pierre-François Souyri est professeur à l'université de Genève, où il enseigne l'histoire du Japon, et ancien directeur français de la Maison franco-japonaise. Il a publié récemment Moderne sans être occidental. Aux origines du Japon d'aujourd'hui (Gallimard, 2016).
Modératrice : Cécile SAKAI (UMIFRE 19 - MFJ) Organisation : Bureau français de la MFJ
* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.
Modérateur, interprète : MIURA Nobutaka (prof. émérite de l'univ. Chûô) Organisation : Institute of Cultural Science (univ. Chûô) Collaboration : Bureau français de la MFJ En français avec traduction consécutive
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ANDÔ Hiroyasu (Pdt de la Fondation du Japon) Thierry DANA (Ambassadeur de France au Japon) MATSUURA Kôichirô (Pdt d’honneur de la Fondation MFJ)
Intervenants : ANDÔ Hiroyasu (Pdt de la Fondation du Japon), Thierry DANA (Ambassadeur de France au Japon), MATSUURA Kôichirô (Pdt d'honneur de la Fondation MFJ)
Modératrice : Cécile SAKAI (UMIFRE 19 - MFJ)
Frais de participation : Gratuit pour les membres organisateurs /1.000 yens pour les non-membres /500 yens pour les étudiants
Organisation : Fondation MFJ Collaboration : Fondation du Japon, Ambassade de France au Japon, Bureau français de la MFJ
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Conférence d’ouverture de la Nuit des idées du 26 janvier à l’Institut français
Le littoral est le plus souvent pensé comme un milieu ou un espace géographique, parfois comme un espace social, mais il est plus rarement étudié dans ses dimensions et significations anthropologiques. Or il est aussi une construction socio-anthropologique qui ordonne les manières dont nous nous le représentons, dont nous l’occupons et le gérons. La globalisation, l’importance prise par les questions environnementales et biophysiques, se sont traduites par une transformation des rapports de l’homme au littoral et à la mer. Le littoral et l’océan apparaissent aujourd’hui comme des milieux dynamiques, écosociosytémiques, hybrides, entre terre et mer, enjeux de pouvoir et d’appropriation par des multi-acteurs mobilisant la science, le droit, le politique dans l’espoir souvent illusoire de gouverner la mer et de la territorialiser. Je m’attacherai dans cette conférence à décrire l’évolution des modèles d’appréhension et de représentation du littoral et de la mer sous l’effet de la globalisation et de l’environnementalisation et ce, plus particulièrement en France.
Conférencier : Bernard KALAORA (univ. de Picardie)
Modérateur : Rémi SCOCCIMARRO (UMIFRE 19 – MFJ)
Organisation : Bureau français de la MFJ
Collaboration : Ambassade de France au Japon/IFJ
M. Kalaora participe à LA NUIT DES IDÉES / TOKYO L’OCÉAN : TRAIT D’UNION ENTRE LE JAPON ET LE MONDE le 26 janvier 2017 à l'Institut français de Tokyo. Cliquer sur l'image pour plus d'informations.
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Conférence du lauréat du prix Shibusawa-Claudel, 33e édition
Le 17 mars 1865, des villageois d'Urakami se rendent dans l'église catholique d'Ōura (Nagasaki) qui a été récemment inaugurée par les Missions étrangères de Paris. Ils y rencontrent le père Bernard-Thadée Petitjean (1829-1884) à qui ils avouent avoir « le même cœur », c'est-à-dire la même religion : ce sont des descendants des catholiques de la première évangélisation (XVIe-XVIIe s.) que l'on appelle plus communément crypto-chrétiens ou chrétiens cachés. Dans les mois qui suivent – et malgré le maintien de l'édit d'interdiction du christianisme –, des centaines, puis des milliers de paysans et de pêcheurs de Kyūshū prennent contact avec les prêtres français et commencent à affirmer publiquement leur adhésion au catholicisme. Au regard des événements que connaît alors le Japon, l'attitude de ces villageois peut sembler bien anecdotique. Cependant, avec la fièvre nationaliste qui gagne une partie du pays et les pressions exercées par le corps diplomatique occidental, les réactions à ce mouvement de « reconversion » au catholicisme sont passionnées. Si, pour le clergé, les convertis sont les membres de l'Église universelle, les régimes des Tokugawa puis de Meiji les considèrent comme de mauvais sujets ayant trahi leur pays en faveur de l'Occident.
Mais qu'en est-il réellement ? Les recherches que Martin Nogueira-Ramos a menées dans différents fonds d'archives répartis entre Paris, Rome, Tokyo et la région de Kyūshū l'ont convaincu que les discours tenus par les gouvernants et le clergé étaient bien souvent coupés des réalités de ces communautés. Ces investigations ont abouti à l'élaboration d'une thèse de doctorat qui a reçu le prix Shibusawa-Claudel en 2016. Dans cette conférence, Martin Nogueira-Ramos montrera comment les croyances, les traditions et l'organisation socioreligieuse de ces communautés témoignent non seulement de l'originalité de celles-ci, mais aussi de leur proximité avec l'immense majorité de la paysannerie japonaise.
Organisation : Fondation MFJ, Bureau français de la MFJ Concours : Fondation Shibusawa Eiichi, Journal Yomiuri
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L’esthétique a trait à l’art et au goût. L’impressionnisme (au sens large) fut un moment de progrès de l’art, de ses modes et de ses formes, ainsi qu’un moment de changement dans le goût européen. Ces transformations de l’art et du goût ont opéré progressivement, par évolution, à travers une succession de petites révolutions, notamment celle de la modernité, celle de la peinture en plein air, celle de la touche et de la couleur, celle, enfin, de la vision vague et de la mise en série.
Conférencier : Dominique CHATEAU (univ. Paris 1) Discutant : KITAYAMA Kenji (univ. Seijô) Modératrice : Cécile SAKAI (UMIFRE 19 - MFJ) Organisation : Bureau français de la MFJ Collaboration : univ. Seijô.
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