Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Présentation

Jean-Pascal BASSINO

Profil :
  • Chercheur de l'Institut français de recherche sur le Japon de la Maison franco-japonaise, UMIFRE 19 MEAE-CNRS, en délégation CNRS
  • Chercheur associé à l’Institute of Economic Research, Hitotsubashi University (Tokyo)
  • Economiste, professeur d’économie à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon
  • Chercheur associé à Institut d’Asie Orientale (UMR CNRS 5062 ; CNRS et ENS Lyon) pendant la délégation CNRS à l’UMIFRE 19 en 2018-2019 (en rattachement principal de 2011 à 2018)
  • Membre de l’Economic History Society et de l’International Economic History à Association depuis 2007
  • Membre de l’Asian Historical Economics Society depuis 2009
  • Membre de la Société Asiatique depuis 2013 (http://www.aibl.fr/societe-asiatique/?lang=fr) depuis 2016
  • Membre de la Société d’Etudes Franco-Japonaise depuis 2015

    Contact : Maison franco-japonaise, 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, 150-0013, Japon
    Tél : (81) 3-5421-7641
    Fax : (81) 3-5421-7651
    Mail : bassino[at]mfj.gr.jp
  • Thèmes de recherche

    • Caractérisation du mode de gestion des actifs naturels et de la diversité régionale en termes d’institutions formelles et informelles au Japon depuis le XVIIe siècle
    • Evaluation de la résilience de l’économie rurale aux chocs exogènes résultant d’anomalies climatiques du milieu du XVIIIe au début du XXe siècle
    • Estimation de la contribution relative des actifs naturels (incluant forêts, eau d’irrigation et stocks halieutiques), du capital humain et du stock d’actif physiques produits à la croissance économique de la fin du XIXe et du XXe siècle
    • Relation entre la diminution de la part relative des communs dans le patrimoine total et l’augmentation des inégalités personnelles au début du XXe siècle
    • Evaluation de la soutenabilité de long terme de la croissance japonaise depuis la fin du XIXe siècle
    Le programme de recherche a pour objectif d’analyser dans quelle mesure l’élévation du bien-être que connaît le Japon à partir du XVIIIe siècle s’inscrit dans une dynamique correspondant à un développement durable du point de vue environnemental et social. Le cas du Japon est particulièrement intéressant car les conditions initiales étaient caractérisées par une très forte densité démographique compte tenu de la capacité de charge des écosystèmes et des technologies disponibles. Les ressources naturelles disponibles au Japon étaient extrêmement limitées en comparaison des pays d’Asie du Sud-Est mais aussi, dans une large mesure, de la plupart des provinces de Chine et des pays d’Europe. En outre, les importations de ressources naturelles sont restées négligeables avant le milieu du XIXe siècle et n’ont joué qu’un rôle secondaire du milieu du XIXe au milieu du XXe siècle.
    En dépit de leur rareté relative, les actifs naturels ont joué un rôle crucial dans la phase de croissance smithienne du Japon, à la fin de la période Tokugawa (1603-1868). Cela reste vrai durant les décennies suivantes (Yasuba 1996) au cours desquelles a lieu la transition d’une croissance smithienne fondée sur la division du travail vers une croissance schumpeterienne qui a essentiellement reposé sur l’adaptation locale de technologies importées. La soie, le thé et le charbon ont représenté une part décisive des exportations japonaises au début de l’ère Meiji (1868-1902) et l'augmentation de la productivité de l'agriculture japonaise a permis de nourrir une population croissante en utilisant presque exclusivement les ressources intérieures (Bassino 2006a). L'état nutritionnel de la population, s’est nettement amélioré au cours de la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, comme en témoigne la très rapide élévation de la taille moyenne (Bassino 2006b), mais l'importation des denrées alimentaires est restée négligeable jusqu’aux années 1920.
    Le cadre analytique adopté utilise le patrimoine total (Comprehensive wealth CW ; Dasgupta 2001, 2009) comme indicateur de bien-être durable. Elle s’inspire donc des résultats théoriques en économie du bien-être qui montrent que l'indicateur le plus pertinent de bien-être durable n’est pas un flux (revenu), mais une variable de stock, le patrimoine total, qui correspond au stock total de capital (humain, naturel et produit) par habitant, en prenant en effet en compte la dilution induite par la croissance démographique (Dasgupta, 2001, 2009).
    Le projet de recherche s’efforce également d’identifier les différents types d’institutions qui favorisent une gestion polycentrique des actifs environnementaux n’induisant pas la consommation de capital naturel ou la limitent dans toute la mesure du possible (Ostrom 1990, 2010). Dans le cas japonais, les communautés locales ont en particulier joué un rôle majeur dans la gestion des forêts, des ressources halieutiques côtières et de l’eau utilisable pour l’irrigation des rizières. Cela implique qu’une large part des actifs naturel, et donc du patrimoine total, était accessible à l’ensemble des membres des communautés rurales, contribuant ainsi à explique le très faible niveau d’inégalité personnelle au Japon au milieu du XIXe siècle. Leur déclin relatif en pourcentage du stock d’actifs par habitant s’accompagne logiquement d’une augmentation des inégalités de patrimoines et, par voie de conséquence, de l’augmentation des inégalités personnelles de revenu observées jusqu’à la fin des années 1930 (Minami 1998 ; Moriguchi & Saez 2008).
  • Bassino, J. P (2006a). “Agricultural output and food supply in Meiji Japan: economic miracle or statistical artifact?” Economic Development and Cultural Change, 2006, 54 (2), 503-520.
  • Bassino, J. P. (2006b). Inequality in Japan (1892–1941): physical stature, income, and health. Economics & Human Biology, 4(1), 62-88.
  • Dasgupta, P., (2001). Human Well-Being and the Natural Environment. New York, Oxford University Press.
  • Dasgupta, P., (2009). The Welfare Economic Theory of Green National Accounts. Environmental and Resources Economics, 42, 3-38.
  • Minami, R. (1998). Economic development and income distribution in Japan: an assessment of the Kuznets hypothesis. Cambridge Journal of Economics, 22(1), 39-58.
  • Moriguchi, C., & Saez, E. (2008). The evolution of income concentration in Japan, 1886–2005: evidence from income tax statistics. The Review of Economics and Statistics, 90(4), 713-734.
  • Ostrom, E (1990) Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge University Press.
  • Ostrom, E. (2010). Beyond markets and states: polycentric governance of complex economic systems. American Economic Review, 100, 641-672.
  • Yasuba, Y. (1996). Did Japan ever suffer from a shortage of natural resources before World War II?. The Journal of Economic History, 56(3), 543-560.


  • Publications

    • “Sustainable development in Southeast Asia, 1700-1870”, in S. Broadberry & K. Fukao eds. The Cambridge Economic History of the Modern World (à paraître).
    • “Climate and output variability in the Euro-Mediterranean region, 1950-2000” (avec Céline Gimet et Stéphane Quefelec ; à paraître dans Economics Bulletin).
    • “The evolution of Japanese business networks in ASEAN countries since the 1960s” (avec Pablo Jensen et Matteo Morini), C. Cherifi et al. (eds.), 2018, Complex Networks & Their Applications VI, Studies in Computational Intelligence 689, https://doi.org/10.1007/978-3-319-72150-7_86
    • “Biological well-being in late 19th century Philippines”, Cliometrica12.1 (2018): 33-60 (avec M. Dovis & J. Komlos). https://ideas.repec.org/p/ces/ceswps/_5432.html
    • “From commodity booms to economic miracle; Why Southeast Asia industry lagged behind” (avec J.G. Williamson). In K. O’Rourke and J.G. Williamson eds. The spread of manufacturing to the global periphery. Oxford University Press (2017).
    • 明治期経済成長の再検討—産業構造、労働生産性と地域間格差, “Reinvestigating economic growth in Meiji Japan: industrial structure, labour productivity and regional inequality” (en japonais avec résumé en anglais ; avec K. Fukao and T. Settsu), Economic Review -Keizai Kenkyu, 2016, 67 (3) 193-214. http://hermes-ir.lib.hit-u.ac.jp/rs/handle/10086/2809


    Pour une liste complète des publications et activités de recherches : Page personnelle.

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