Le Care : Japon, Brésil, France, une comparaison internationale

Si la comparaison internationale montre qu’il n’y a pas une seule manière de faire du care, le travail des soignant·e·s reste cependant dévalorisé partout. Elle révèle également que les trajectoires des soignant·e·s sont très différentes et que les configurations des rapports sociaux varient grandement selon les pays. Pourtant, dans les trois pays étudiés (France, Japon et Brésil), ce sont les personnes les plus vulnérables qui assurent ce travail du care.

Cette comparaison internationale met en lumière des similitudes liées aux changements sociodémographiques.

La principale différence macrosociale entre ces trois pays concerne l’organisation sociale du care : la présence de l’État en France, de la famille au Japon, et de la communauté ainsi que des réseaux de sociabilité et de voisinage au Brésil.

Les politiques publiques jouent un rôle important en France et au Japon dans la prise en charge des personnes âgées : l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) en France depuis 2002, et le Long Term Care Insurance (LTCI) au Japon depuis 2000. Au Brésil, aucun dispositif comparable ni cadre institutionnel structuré n’existe pour la prise en charge des personnes âgées.

D’autres différences, mais aussi des similitudes, seront présentées concernant l’organisation du travail et les politiques de gestion de la main-d’œuvre.
Enfin, j’aborderai la question de la subjectivité et de la sexualité dans le travail du care, ainsi que le vécu et la perception de ce travail par les care workers.

Helena Hirata 

Sociologue, directrice de recherche émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rattachée au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris, équipe « Genre, Travail, Mobilités » (CRESPPA/GTM). Professeure collaboratrice au département de sociologie de l’université de São Paulo. Chercheuse invitée à l’Institute of Developing Economies (IDE) et à l’université Hitotsubashi, avec le soutien de la Japan Foundation. Membre du comité directeur du réseau international et interdisciplinaire MAGE (Marché du travail et genre). Membre du comité de lecture des Cahiers du Genre.

Thèmes de recherches : la division sexuelle du travail ; genre et mondialisation ; chômage : institutions et acteurs ; théories et pratiques du care en perspective comparative.

Publications :
– Dictionnaire critique du féminisme, coord. avec F. Laborie et al., Paris, PUF, 2000 (traduit en japonais en 2002, Tokyo, Fujiwara shoten) ;
– Care and Careworkers. A Latin American Perspective, Nadya Araujo Guimarães & Helena Hirata (dir.), Cham, Springer, 2021 ;
– Le care : théories et pratiques, Paris, La Dispute, 2021 ;
– Care and Pandemic. A Transnational Perspective, Helena Hirata et al. (dir.), Leiden/Boston, Brill, 2024.

Yumi Garcia dos Santos

Titulaire d’un diplôme en sciences politiques de l’université catholique de Louvain, elle a soutenu une thèse de doctorat en sociologie en cotutelle entre l’université Paris 8 et l’université de São Paulo. Elle est professeure au département de sociologie de l’université fédérale de Minas Gerais (Brésil) depuis 2012. Ses recherches portent sur les rapports sociaux de genre, articulés aux dynamiques du travail, de la communauté et des politiques publiques. Elle a été chercheure invitée à l’université de Montréal en 2022 et professeure invitée à l’université Rikkyō (Tokyo) en 2024.

Modérateur : Thomas GARCIN (univ. Paris Cité, IFRJ-MFJ)

Organisation : IFRJ-MFJ
Soutien : CNRS, CRESPPA-GTM