Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Présentation

Sophie HOUDART

Profil :

Chercheure de l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (UMIFRE 19 MEAE-CNRS)
Membre associée au Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (UMR7186)
Membre du collectif Call it anything https://www.f93.fr/fr/project/11/call-it-anything.html

Contact : Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise, 3-9-25, Ebisu, Shibuya-ku, Tokyo, 150-0013, Japon
Tél. : 00-81-3-5421-7641

Fax : 00-81-3-5421-7651
Mail : houdart@mfj.gr.jp ou sophie.houdart@cnrs.fr

Thèmes de recherche :

  • Anthropologie de la nature
  • Anthropologie des sciences et des techniques
  • Anthropologie des grandes infrastructures techniques et de leur territorialisation
  • Anthropologie du nucléaire
  • Pratiques d’enquête et d’écriture, non-fiction et spéculation
 

Tout au long de mon parcours de recherche, et suivant des terrains variés, je me suis intéressée aux modes de construction et pratiques locales de la modernité au Japon ainsi qu’au thème de la création et de l’innovation. Après avoir réalisé, en thèse, une ethnographie dans un laboratoire de biologie au Japon (La cour des miracles, CNRS Editions, 2008), j’ai suivi les longues étapes de conceptualisation et de figuration au moyen desquelles l’Exposition universelle qui a eu lieu au Japon en 2005 a vu le jour (L’universel à vue d’œil, Pétra, 2012). En suivant, j’ai enquêté dans une agence d’architecture, toujours au Japon, où je me suis concentrée sur les pratiques architecturales et infographiques qui permettent aux architectes et designers de concevoir des mondes nouveaux (Kuma Kengo. Une monographie décalée, éd. Donner Lieu, 2009). En prise avec la réflexion qui se développait alors, dans les sciences humains et sociales, sur la requalification des non-humains, j’ai co-édité le collectif Humains, non humains. Comment repeupler les sciences sociales (avec O. Thiery, La Découverte, 2011) qui ambitionnait de montrer les effets de ce déplacement épistémologique dans les champs de la nature, de la politique, de l’économie, des sciences, de l’art ou de la religion.

À la veille de la triple catastrophe qui allait bouleversé le Japon et une partie du monde en mars 2011, il se trouve que j’entamais une collaboration avec un photographe et un artiste plasticien dans le cadre d’un projet d’enquête, conçu à l’initiative du Centre de culture scientifique, technique et industrielle F93, qui portait sur le grand collisionneur de particules du CERN, notamment ceux qui physiciens, ingénieurs, opérateurs, étaient en charge de la maintenance de la machine (Les Incommensurables, Zones sensibles, 2015). Contre toute attente, cette enquête a permis d’amorcer le travail, débuté à l’automne 2012, sur les mesures de l’air et des sols au moyen desquelles des populations, parfois éloignées de Fukushima, expertisaient, pour leur propre compte, la teneur en radioactivité de leur environnement. Sur cette question, j’ai contribué à la constitution d’un collectif hybride, Call it anything, chapeauté par F93, regroupant plusieurs chercheurs en sciences sociales ainsi que des artistes et vidéastes autour d’expérimentations croisées portant sur les thèmes du trouble, du territoire abîmé, de la radioactivité, de la recomposition des existants (https://www.f93.fr/fr/project/11/call-it-anything.html). Adossé à des enquêtes de terrain régulières dans la petite ville de Tôwa-chô, sise à une cinquantaine de kilomètres de la centrale de Fukushima-daiichi, ce travail a également abouti à la rédaction d’un manuscrit, Ce territoire qui, comme une pulsation…, qui doit paraître aux Editions des mondes à faire en 2024. Je poursuis aujourd’hui l’enquête sur les territoires nucléarisés en l’élargissement au territoire de La Hague, dans le Cotentin, et à celui de Rokkasho-mura, dans la préfecture d’Aomori, à propos desquels je fais l’hypothèse qu’ils ont été conçus comme des analogons.

 

Publications principales :

Ouvrages et numéros de revues

  • M. Langumier, C. Kobelinsky, C. Jungen, S. Houdart, A. Herrou, A-Y. Guillou, S. Carton de Grammont, 2023, Parier sur l'espérance. Exercices d'anticipation pour s'accrocher à ce qui vient, Paris, Éd. Cambourakis, collection Radeau.
  • X. Gauthier, S. Houdart & I. Cambourakis, 2022, Retour à la Hague. Féminisme et nucléaire, Paris, Éd. Cambourakis, collection Sorcières.
  • T.N. Beltrame, S. Houdart & C. Jungen, 2017, Mondes infimes, numéro thématique de la revue Techniques & Culture, 68.
  • S. Houdart, 2015, Les Incommensurables, Bruxelles, Zones Sensibles.
  • S. Houdart & C. Jungen, 2015, Cosmos, numéro thématique de la revue Gradhiva, 22.
  • S. Houdart, 2013, L'universel à vue d'œil. Anthropologie de l'Exposition Internationale japonaise Aichi 2005, Paris, Pétra.
  • S. Houdart, Olivier Thiery (eds.), 2011, Humains, non-humains. Comment repeupler les sciences sociales, Paris, La Découverte.
  • S. Houdart, Chihiro Minato, 2009, Kuma Kengo. Une monographie décalée, Éditions Donner Lieu, Paris. (Paru également en anglais sous le titre Kuma Kengo. An unconventional Monograph et en japonais, en 2016, 小さなリズム: 人類学者による「隈研吾」論.)
  • S. Houdart, 2008, La cour des miracles. Ethnologie d'un laboratoire japonais, Paris, CNRS Éditions.

 

Sélection d'articles

  • M. Pavy & S. Houdart, 2022, « Fukuhima Reprises - IV », Les Cahiers du Musée national d'art moderne, 160 : 90-104.
  • S. Houdart, 2021, « Sens dessus dessous. Explorations en creux dans le Tôhoku », Techniques & Culture n°75/1 [Abîmes, abysses, exo-mondes. Exploration en milieux-limites], https://journals.openedition.org/tc/15209.
  • S. Houdart & M. Pavy, 2021, « Choses radieuses », Arts & Sociétés. Lettre du séminaire, n°122, https://www.sciencespo.fr/artsetsocietes/fr/ (également en version anglaise : « Radiant Things », https://www.sciencespo.fr/artsetsocietes/en/).
  • S. Houdart, 2020, « En déroute. Enquêter non loin de la centrale de Fukushima Daiichi, Japon », Sociologie(s) [En ligne], Dossier : « Du pragmatisme au méliorisme radical », mis en ligne le 20 mai 2020. https://journals.openedition.org/sociologies/14049.
  • S. Houdart, 2019, « Fukushima, l'expérience en partage », Critique « Vivre dans un monde abîmé », n°860-861 : 70-86. https://www.cairn.info/revue-critique-2019-1-page-70.htm.
  • S. Houdart & M. Pavy, 2019, « On sort donc les tripes petit à petit... Consistance d'un territoire contaminé », Terrain 71 [Apocalypses] : 116-139. https://journals.openedition.org/terrain/18195
  • S. Loar, S. Carton de Gramont, G. Delaplace, P-O. Dittmar, S. Houdart, C. Jungen, S. Le Courant, V. Manceron, 2018, « Décapsuler. Une histoire vraie », Gradhiva 28 « Capsules temporelles » : p.170-193.
  • S. Houdart, 2017, « Les répertoires subtils d'un terrain contaminé », Techniques & Cutlure 68 « Mondes infimes », p.88-103.
  • S. Houdart, 2015, « Petits récits destinés à joindre les deux bouts des particules au cosmos - en passant par la Suisse », Gradhiva, 22 : 23-41.
  • S. Houdart, 2015, « Scenarii pour (quasi-)fin du monde. Traiter les dangers au CERN », Ethnologie française, 1, T. XLV : 55-66.
  • S. Houdart, 2013, « Peupler l'architecture. Les catalogues d'êtres humains à l'usage des concepteurs d'espace », Revue d'Anthropologie des Connaissances (Dossier : Les textures textuelles de l'accumulation, coord. C. Jungen & T. Beltrame), vol. 7, n°4: 761-784.
  • S. Houdart, 2013, « Utopies universalistes. La nature en concurrence », Terrain 60 (Dossier : L'imaginaire écologique, coord. V. Manceron & M. Roué) : 92-107.
  • S. Houdart, 2013, "The Noise of the World. The Apocalypse and the Crazy Farm Scenario", LIMN, 3 (http://limn.it/the-noise-of-the-world-the-apocalypse-and-the-crazy-farm-scenario/)
  • S. Houdart, 2011, "A city without citizens The 2010 Shanghai World Expo as a Temporary City", City, Culture and Society, 57. http://dx.doi.org/10.1016/j.ccs.2011.11.005
  • S. Houdart, 2008, "Copying, Cutting and Pasting Social Spheres: Computer Designers' Participation in Architectural Projects", in Science Studies, vol. 21, n°1 (Special Issue: "Understanding Architecture, Accounting Society": 47-63.
  • S. Houdart, 2006, « Des multiples manières d'être réel - Les représentations en perspective dans le projet d'architecture », Terrain, n°46 : 107-122.
  • S. Houdart, 2002, « On a découvert une mouche homosexuelle ! » - La mise en événement d'un objet scientifique, Terrain, 38 : p. 97-112.

 

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