ven.
12
janv.
2024

Sur la base des enquêtes que chacune a menées dans la région de Fukushima, Sophie Houdart et Cécile Asanuma-Brice engageront une discussion sur ce qui s’apprend de la radioactivité, depuis certaines des situations de vie dont elles ont été témoins. Sophie Houdart commencera par présenter son expérience et ses enquêtes auprès de personnes restées vivre, après la catastrophe de Fukushima, dans des lieux contaminés par de « faibles doses » – mais doses tout de même – de radioactivité. Cécile Asanuma-Brice lui donnera la réplique en évoquant son travail auprès des personnes qui ont été déplacées du fait de contamination majeure de leur environnement. Depuis ces endroits singuliers, l’une et l’autre, suivant des approches très différentes mais complémentaires, en cherchant à comprendre ce qui « se reconstruisait » après la catastrophe. 

Sophie Houdart est anthropologue au CNRS, chercheure à l’IFRJ. S’intéressant aux sciences et techniques, elle a réalisé plusieurs enquêtes portant sur les modes de construction et pratiques locales de la modernité au Japon ainsi que sur le thème de la création et de l’innovation (La cour des miracles. Ethnologie d’un laboratoire japonais, 2008 ; Kuma Kengo. Une monographie décalée, 2009, L’universel à vue d’œil, 2012). En 2012, elle a entamé une nouvelle recherche sur la vie après la catastrophe de Fukushima et a contribué, sur cette question, à la constitution d’un collectif hybride, « Call It Anything », regroupant plusieurs chercheurs en sciences sociales ainsi que des artistes et vidéastes autour d’expérimentations croisées portant sur les thèmes du trouble, du territoire abîmé, de la radioactivité, de la recomposition des existants (http://www.f93.fr/fr/project/11/call-it-anything.html). Elle poursuit aujourd’hui la réflexion sur les territoires nucléarisés en l’élargisseant au territoire de La Hague, dans le Cotentin, et à celui de Rokkasho-mura, dans la préfecture d’Aomori, à propos desquels elle fait l’hypothèse qu’ils ont été conçus comme des analogons.

Cécile Asanuma-Brice est chercheuse CNRS basée au Japon, où elle co-dirige, avec Olivier Evrard (CEA), le programme de recherche international transdisciplinaire du CNRS : « Mitate Lab. Post-Fukushima Studies, sur les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima ». Dotée d’une double formation en urbanisme et en géographie humaine, elle est l’auteur de nombreux articles quant aux conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima, ainsi que sur les logiques qui sous-tendent la production de l’urbain. Livres : Un siècle de banlieues japonaises, à l’apogée de la société de consommation, éditions Métispresses, 2019 ; Fukushima, 10 ans après. Sociologie d’une catastrophe, éditions Maison des Sciences de l’homme, 2021.

Conférencières / discutantes : Sophie Houdart (IFRJ-MFJ), Cécile ASANUMA-BRICE (chercheure au CNRS et chercheuse associée de l’IFRJ-MFJ) 
Organisation : IFRJ-MFJ

* L'accès aux manifestations de l'IFRJ-MFJ est gratuit (sauf mention contraire), mais l'inscription préalable est obligatoire.