Les grands projets nationaux de reconstruction patrimoniale

La première séance du cycle de conférences-débat international « La reconstruction du patrimoine bâti » sera dédiée aux grands projets nationaux de reconstruction patrimoniale en France et au Japon. Ces dernières années, les deux pays ont connu des événements importants projetant la pratique de la reconstruction sur le devant de la scène. En 2019 en France, le tristement célèbre incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a entraîné la mise en place d’un chantier de restauration exceptionnel. Les experts et scientifiques de tout le pays se sont coordonnés pour faire renaître le bâtiment qui a rouvert ses portes en décembre 2024.

Pascal Liévaux (ministère de la Culture) nous présentera ce projet d’une ampleur inédite, qui a permis de requestionner les pratiques patrimoniales en France, en particulier celles associées à la reconstruction. Au Japon, les chantiers de reconstruction patrimoniale sont plus nombreux et ancrés dans une tradition ancienne et plurielle, mais la complexité de ces projets entraîne également le questionnement des pratiques. Le cas des sites de l’ancienne capitale impériale de Nara est particulièrement intéressant, tant par son importance historique et symbolique, que par ses enjeux techniques et scientifiques. Motonaka Makoto, directeur du Nara National Research Institute for Cultural Properties, nous présentera notamment les contraintes et les cadres institutionnels nationaux et internationaux associés à ce site inscrit sur la liste de Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Pascal Liévaux, « Une cathédrale de connaissances : Le chantier scientifique de Notre-Dame de Paris »

Docteur en histoire de l’art, licencié en droit, Pascal Liévaux est conservateur général du patrimoine, responsable du département de la recherche au sein de la direction générale des Patrimoines du ministère de la Culture.

Dans le cadre de ses fonctions, il contribue à la structuration des sciences du patrimoine. En France, en associant dans des projets communs chercheurs académiques et professionnels du patrimoine et en diffusant les résultats de ces recherches via la publication en ligne In Situ, Revue des patrimoines dont il est le rédacteur en chef, mais aussi en Europe, notamment par le biais de l’Initiative de programmation conjointe Patrimoine culturel et changement global (JPI-CH), dont il assure la présidence depuis 2018.

Il représente en outre le ministère de la Culture au sein de l’infrastructure européenne E-RIHS, réseau des meilleurs laboratoires d’analyse des matériaux du patrimoine coordonné par l’Italie. Il représente la France auprès de la Commission européenne pour la recherche sur le patrimoine financée par le programme cadre Horizon Europe. Il est particulièrement impliqué dans la préparation du Partnership Resilient Cultural Heritage soutenu par la Commission européenne, qui rassemble plus de 25 pays européen pour financer durant 7 ans des recherches relatives au patrimoine culturel face au changement climatique et aux impératifs de développement durable.

Motonaka Makoto, « Reconstruction de structures en bois perdues sur un site archéologique : Le cas du palais de Nara, élément constitutif du patrimoine mondial des « Monuments historiques de l’ancienne Nara » »

Motonaka Makoto rejoint le Nara National Research Institute for Cultural Properties en 1977, où il participe à des fouilles archéologiques et à des projets de reconstruction. Parallèlement, il mène des recherches sur des vestiges archéologiques de jardins dans tout le Japon. De 1999 à 2018, il travaille au sein de l’Agence pour les affaires culturelles en tant que responsable principal des études sur le patrimoine culturel au service des monuments, ainsi qu’au Secrétariat du Cabinet en tant que conseiller ministériel, s’occupant de la désignation de sites pittoresques et de l’inscription au patrimoine mondial. Il est également impliqué dans la conservation et l’aménagement de sites historiques et pittoresques à travers le pays. En 2021, il est nommé directeur du Nara National Research Institute for Cultural Properties. Ses domaines de spécialisation sont l’architecture paysagère et les études sur le paysage. Parmi ses principales publications figurent Les jardins et paysages de l’Antiquité japonaise (Yoshikawa Kōbunkan), La pensée du patrimoine culturel mondial (éditeur et co-auteur, Presses de l’Université de Tokyo), et Les lieux sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii (dans Histoire japonaise du patrimoine mondial, Chikuma Shinsho 1651).

Modératrice : Delphine VOMSCHEID (IFRJ-MFJ)
Organisation : IFRJ-MFJ
Coopération : Département d’architecture de l’université de Tokyo
Soutien : Service pour la science et la technologie de l’ambassade de France au Japon, CNRS, Crédit agricole – CIB Japan, GIS Asie, Fondation de France