Séminaire de méthodologie de la MFJ
12 janvier 2007

L'étude des traductions chinoises des textes bouddhiques :
L'exemple du Pusa chutai jing (j. Bosatsu-shotai-kyô) 菩薩處胎経
(Le sutra prêché par le bodhisattva lors de son séjour dans la matrice)

Elsa LEGITTIMO

Résumé

La littérature bouddhiste commence par les enseignements oraux du Bouddha appelés sutras. Après la mort du Bouddha, ceux-ci furent recueillis dans quatre collections qui prirent un statut canonique. Au cours de l'histoire, différentes versions de ces collections se sont développées. Des sutras de contenu doctrinal et philosophique plus élaboré furent en outre composés dès les premiers siècles de notre ère, voire plus tôt, dans le cadre d'un mouvement habituellement appelé mahāyāna.

Avec la diffusion du bouddhisme vers la Chine, ces écritures ont été traduites des langues anciennes indiennes en chinois. Cette entreprise représente un des plus grands travaux de traduction jamais conduits dans l'histoire de l'humanité. Beaucoup de sources primaires importantes qui reflètent les vues de diverses écoles à différentes époques se retrouvent dans le canon chinois. La plupart des originaux indiens de ces traductions ont été perdus. L'étude des traductions chinoises représente souvent le seul moyen d'accéder à des données importantes sur les phases moyennes du bouddhisme de l'Inde, de l'Asie Centrale et de l'Extrême-Orient.

Cette communication portera sur l'interdisciplinarité et la méthodologie nécessaires dans ce domaine de recherche. À l'aide de l'étude d'une traduction chinoise (400 ap. J.-C.) d'un sutra dont l'original indien a été perdu, je montrerai l'intérêt que représente ce type de sources pour l'étude du bouddhisme. Je tâcherai en outre de mettre en évidence l'importance du Japon dans ce domaine d'études.