Maison Franco-japonaise: 日仏会館 Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise (Umifre 19, MEAE-CNRS)

Langue:JA / FR


Agenda

samedi 11 juin 2011

Grand débat à la MFJ

La montée de la société civile en Chine

[ Symposium public ]

avec traduction simultanée
samedi 11 juin 2011 / 14 h - 17 h 30
auditorium
  • Intervenants :
    • Jean-Pierre CABESTAN (CNRS, Univ. Baptiste de Hong Kong)
      « La société chinoise est-elle plus autonome que civile... ou plus civile qu'autonome ? »
      • Résumé : Bien que l'existence d'une société civile en Chine et son appellation (gongmin shehui par opposition à gonggong shehui seul terme accepté par les autorités communistes) continuent de faire débat, force est de reconnaître à la fois la renaissance et l'autonomisation de la société chinoise au cours de trente dernières années.
        Stimulées par les réformes économiques ainsi que les transformations sociales et politiques de la République populaire mais aussi, plus récemment, par l'urbanisation sans précédent du pays ainsi que la généralisation de l'Internet, cette renaissance et cette autonomisation ont connu un certain nombre de manifestations connues : élections villageoises, développement de l'économie privée, irruption des organisations non-gouvernementales, apparition d'associations de propriétaires de logements, multiplication des microblogs et des forums de discussions entre internautes, etc.
        Cependant, cette autonomisation de la société chinoise a-t-elle véritablement favorisé l'émergence d'une société civile telle que les pays démocratiques la définit ? Et surtout, cette autonomie n'est-elle pas sans limites ? Il importe par conséquent de se concentrer à la fois sur les extensions, limites et ambiguïtés de cette autonomisation ainsi que sur les contours mouvants de la société civile actuellement en gestation en Chine. L'on observera cette dynamique à travers en particulier les vicissitudes du mouvement de défense des droits (weiquan yundong), le règlement des conflits du travail, les activités de certaines ONG et les difficultés de l'exercice du métier de journaliste en République populaire.
      • Profil :
        Jean-Pierre Cabestan est professeur au Département de science politique de l'Université baptiste de Hong Kong et directeur de ce département. Il est aussi chercheur associé à l'Asia Centre at Sciences Po, Paris. Directeur de recherche au CNRS. Il a été, de 2003 à 2007, rattaché à l'UMR de droit comparé de l'Université de Paris 1. Il a dirigé de 1998 à 2003 le Centre d'études français sur la Chine contemporaine situé à Hong Kong ainsi que ses publications, Perspectives chinoises et China Perspectives.
        Il a notamment publié L'administration chinoise après Mao, les réformes de Deng Xiaoping et leurs limites (Paris, Ed. du CNRS, 1992), Le système politique de la Chine populaire (Paris, PUF, coll. Thémis, 1994), Taiwan — Chine populaire : l'impossible réunification (Paris, Ed. Ifri-Dunod, Coll. Ramses, 1995) et Le système politique de Taiwan (Paris, PUF, coll. Que-sais je ?, 1999), Chine-Taiwan : la guerre est-elle concevable ? La sécurité extérieure de Taiwan face à la menace de la Chine populaire (Paris, Economica, 2003, en collaboration avec Benoît Vermander), La Chine et ses frontières. La confrontation Chine-Taiwan (Paris, Presses des Sciences Po, 2005 : traduit en chinois et publié dans un numéro spécial de la revue Renlai [Taipei] en janvier 2007), La Chine et la Russie : entre convergences et méfiance (Paris, Unicomm, 2008, en collaboration avec Tanguy Le Pesant), L'esprit de défense de Taiwan face à la Chine. La jeunesse taiwanaise face à la tentation de la Chine (Paris, L'Harmattan, 2009) et La politique internationale de la Chine. Entre intégration et volonté de puissance (Paris, Presses de Sciences Po, 2010).
        Ses principaux thèmes de recherche incluent les réformes juridique et politique en Chine populaire, la politique étrangère et de sécurité chinoise, les relations Chine-Taiwan et le système politique taiwanais. Jean-Pierre Cabestan est docteur d'Etat en droit (Université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne, 1988) et diplômé de chinois (Maîtrise de langues et civilisations orientales, Université de Paris 7, Jussieu, 1979).
    • SONODA Shigeto (Univ. de Tokyo)
      « Quelles sont les conséquences de la montée de la société civile en Chine ? »
      • Résumé :
        Quels seront les changements engendrés par la montée de la société civile en Chine ? C'est une problèmatique partagée par beaucoup de chercheurs en Chine et dans le monde.
        En définissant d'une façon opérationnelle la montée de la société civile comme « une augumentation du nombre de citadins hautement diplômés » et en faisant des études sur la migration des populations vers les agglomérations et sur l'évaluation de leur niveau d'étude, une analyse à partir des données appuyées sur des faits est possible.
        Mes études de terrain effectuées sans discontinuer depuis 1997 à Tianjin montrent que l'« augumentation du nombre des citadins diplômés » donne lieu à la fois à la montée du discours d'auto-responsabilité et à la radicalisation des inégalités de revenu. Ces deux tendances sont au premier abord contradictoires. Comment faut-il interpéter ces conséquences ? J'aimerais aussi faire un point sur cette question au cours de mon intervention.
      • Profil :
        SONODA Shigeto, né en 1961, est diplômé de l'Université de Tokyo. Après avoir été assistant à la faculté de lettres de l'Université de Tokyo, professeur à la faculté de lettres de l'Université Chûô et professeur à l'Université Waseda, il est en poste de professeur à l'Université de Tokyo (Interfaculty Initiative in Information Studies Graduate School of Interdisciplinary Information Studies) depuis 2009. Il est aussi en poste à l'Institute for Advanced Studies on Asia de l'Université de Tokyo. Il est responsable d'ITASIA (International Master's/Doctoral Degree Program : Information, Technology and Society in Asia), premier programme en anglais mis en place au sein de l'école doctorale de l'Université de Tokyo en sciences humaines et sociales. Spécialisé en sociologie comparée et en études de la Chine contemporaine, il a publié nombreux articles et ouvrages dans ces domaines.
    • TOMISAKA Satoshi (journaliste)
      « La montée de la voix du peuple en Chine la rapprochera-t-elle de l'Occident ? »
      • Résumé :
        La voix demandant la démocratisaion de la Chine s'élève aussi au Japon. Cependant il semble y avoir un grand écart entre la Chine démocratique de demain imaginée par les Japonais et la réalité. Plusieurs raisons peuvent être supposées : tout d'abord, le pouvoir est compris autrement en Chine ; ensuite, les Chinois sont peu conscients de leur rapport avec l'État et n'attendent rien de lui ; il existe également le problème lié à l'absence de système et d'organisation qui tiennent compte de l'expression du peuple. Quelles sont les différences entre la démocratie « en marche au rythme adapté à la situation du pays » revendiquée par le gouvernement chinois et la démocratie réellement en cours de formation ?
      • Profil :
        TOMISAKA Satoshi est né en 1964 à Aichi, il est journaliste. Après avoir fait ses études à l'Université de Pékin, il a travaillé pour les hebdomadaires japonais “Weekly Post” et “Weekly Bunshun” avant de devenir journaliste indépendant. En 1994, son livre 龍の「伝人」たち (« Descendants » du Dragon) a obtenu le Premier Grand Prix de l'œuvre documentaire internationale du XXIe siècle (actuel Grand Prix de l'œuvre documentaire de l'Éditions Shôgakukan). Il a publié nombreux ouvrages sur la Chine contemporaine.
    • Benoît VERMANDER (Univ. Fudan)
      « Une société civile aux caractéristiques chinoises ? Individus, citoyens et Etat dans la Chine contemporaine. »
      • Résumé :
        Existe-t-il véritablement une société civile dans la Chine contemporaine ? Le débat reste ardent parmi les intellectuels chinois eux-mêmes. Plusieurs positions se font jour : certains estiment qu'une société civile, identique en ses développements et en ses formes à celles qui caractérisent l'Occident et d'autres cultures, est en train de se solidifier. D'autres reconnaissent l'universalité du concept tout en estimant que la Chine est toujours très loin d'y correspondre. Certains encore doutent que le concept même soit applicable à la Chine. D'autres enfin estiment qu'il est opérationnel en contexte chinois, que la Chine développe aujourd'hui une forme de société civile, mais que cette dernière possède des caractéristiques qui lui sont propres et qui élargissent notre façon de comprendre et définir ce qu'est la « société civile ». Partant de l'études de quelques organisations sociales et de leurs stratégies, nous essayerons de situer davantage les termes du débat, et de caractériser les interactions qui existent aujourd'hui entre les « individus », les « citoyens », les groupes auxquels ils se réfèrent et la structure de l'Etat-Parti.
      • Profil :
        Benoît Vermander, professeur associé et chercheur à l'université Fudan (Shanghai), faculté de philosophie, a été directeur de l'Institut Ricci de Taipei de 1996 à 2009. Il est aussi directeur du magazine électronique www.erenlai.com. Ses travaux portent notamment sur les religions chinoises aujourd'hui, sur la minorité ethnique Yi, et sur la place de la Chine dans la mondialisation. Il a souligné et analysé la relation organique entre mondialisation et ascension chinoise (La Chine ou le temps retrouvé, les figures de la mondialisation et l'ascension chinoise, 2008). Sous son nom chinois (Wei Mingde 魏明德), il a publié plusieurs livres en Chine et à Taiwan, une partie de ces essais étant traduits du français ou de l'anglais. Sous le nom d'artiste de Bendu 笨篤, il produit également une œuvre de peintre chinois et de calligraphe.
        Choix de publications :
        Le Christ chinois, héritages et espérance (sous la direction de Benoît Vermander), Paris, Desclée de Brouwer, 1998.
        Les Mandariniers de la rivière Huai, le réveil religieux de la Chine, Paris, Desclée de Brouwer, 2002.
        Creeds, Rites and Videotapes, narrating religious experience in East Asia, Taipei, Taipei Ricci Institute, 2004 (sous la direction d'Elise Anne DeVido et Benoît Vermander).
        La Chine en quête de ses frontières, la confrontation Chine Taiwan, Paris, Presses de Sciences Po, 2005 (en collaboration avec Jean-Pierre Cabestan).
        Chine verte ou Chine brune, les défis de l'Etat-parti, Paris, Presses de Sciences Po, 2007.
        L'enclos à moutons, un village nuosu au sud-ouest de la Chine, Paris, Les Indes savantes, 2007.
        La Chine ou le temps retrouvé, les figures de la mondialisation et l'ascension chinoise, Louvain, Academia-Bruyant, 2008.
        Shamanism and Christianity: Religious Encounter among Indigenous Peoples of East Asia, Taipei, Taipei Ricci Institute, 2008 (sous la direction d'Olivier Lardinois et Benoît Vermander).
        L'Empire sans milieu, essai sur la 'sortie de la religion' en Chine, Paris, DDB, 2010.
        A taire et à planter, Paris, DDB, 2010.
  • Introduction : Marc HUMBERT (MFJ UMIFRE 19 CNRS - MAEE)
  • Modérateur : TSUBOI Yoshiharu (Univ. Waseda)

  • Organisation : Fondation Maison franco-japonaise, Bureau français de la Maison franco-japonaise

» 2011-06-11_grand-débat.pdf (affichette en pdf)

* À l'exception des séminaires fermés de recherche ou des événements exceptionnels requérant une inscription payante, l'accès aux manifestations de la MFJ est libre et gratuit. Prière de vous inscrire.

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